dimanche 26 octobre 2008

Quelles sont les préférences alimentaires pendant l'enfance et l'adolescence

Le Pr Natalie Rigal, psychologue du développement à l'université de Paris 10, a poursuivi sur cette idée du développement des préférences alimentaires pendant l'enfance et l'adolescence.

"Le nourrisson est une situation assez idyllique, indique-t-elle: il apprécie ce qui est gras et sucré, comme le lait maternel; il a peu de préférence pour les odeurs, ce qui lui permet d'accepter l'ensemble des sensations olfactives délivrées par le lait de sa mère qui se parfume des aliments qu'elle consomme; et il a une capacité d'auto-régulation: il sait adapter les quantités consommées à sa faim et satiété".

Malheureusement, tout ce complique avec l'âge.

Enfin, plus les parents voudront restreindre l'alimentation de leur progéniture, moins elle sera capable d'auto-régulation: "Ni l'hyper-restriction, ni l'hyper-sollicitation ne marche, il faut laisser l'enfant s'ajuster et ne pas stigmatiser certains produits".

Comment dépasser ces rejets et comment faire pour que les enfants trouvent du plaisir à manger des légumes?

"Les apprentissages les plus efficaces sont ceux qui reposent sur la familiarisation qui peut se faire à court terme autour de la préparation des repas, ou à plus long terme par consommation répétée".

A plus long terme, la familiarisation passe par la consommation répétée, par la disponibilité du produit (fruits et légumes).

"Il s'agit de l'effet positif de l'exposition, qui peut être renforcé en jouant sur la tonalité affective du contexte et la présence d'autrui", ajoute-t-elle.

Plusieurs arguments entrent en ligne de compte: de nombreux légumes ont un goût particulier, ils ont une faible densité énergétique (or, le goût inné va vers le gras et le sucré).

"Les résultats ne sont pas très consensuels, fait-elle observer: selon 8 études sur 12, le style démocratique favorise la consommation de fruits et légumes, à l'inverse du style autoritaire, mais d'autres études montrent que ce dernier aussi peut favoriser cette consommation.

"L'éducation au goût se fonde essentiellement sur la notion de plaisir: plaisir régulé pour les aliments denses, plaisir construit par apprentissage pour les aliments de bonne qualité nutritionnelle", termine Natalie Rigal.

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